mardi 19 janvier 2010

Marc (Marcus) Kraftchik, janvier 2010

Dans Salut les copains, janvier 1972

Le puzzle des années 70 de Véronique, avec ses morceaux bien connus, ceux perdus pour de bon et ceux qu'il faut juste aller chercher un peu plus loin, se reforme peu à peu. Après François Bernheim, Claude-Michel Schönberg et plus récemment Isabelle de Funès (qu’on retrouve sur ce blog), voici qu’à la faveur de l’explosion d'une console en studio d’enregistrement (dans laquelle je n’ai joué aucun rôle, je l’jure !), Marc Kraftchik, homme à l’emploi du temps plutôt chargé, a un après-midi de libre... Une opportunité à ne pas laisser passer.




Dans PopMusic Superhebdo, 9 décembre 1971

Au départ, bien sûr, il est cet énigmatique et souriant barbu à lunettes sur la pochette d'un 45 tours daté de 1971 (1) régulièrement mis en vente sur les sites d’enchères et dont le nom, assez peu vendeur il faut bien l’avouer, est accolé à deux autres qu’on ne présente plus : Sanson et Berger. Mais j’étais loin d'imaginer qui j’allais rencontrer ce jour-là... Un blog entier ne suffirait pas à raconter une vie comme la sienne ! Alors, il a fallu quelque peu recentrer la conversation.
Car, en face de moi, dans cette “cantine” du 3e arrondissement (où il est né), j’ai - ô surprise - le batteur de Véronique à la Tour Eiffel en 1972 ! “On était tellement fauchés
, se souvient-il, Jean-Pierre Castelain [le guitariste] et moi qu’on n’avait pas les 5 francs pour se payer l’ascenseur le soir jusqu’au Jules Verne où on jouait ! Véro faisait un vrai tour de chant, elle chantait son album et quelques titres qu’elle testait (2). Il n'y a pas d’enregistrement, pas de photo, il n’y avait même pas de programme imprimé, on ne pensait qu’à se marrer... Michel [Berger], lui, disait toujours : La musique, c'est sérieux”.


Les yeux de Marc s’allument quand il prononce certains noms, quand il parle de musique. Voilà quelqu’un qui “revient de loin” (très sérieux pépins de santé aux alentours de la cinquantaine), qui est né dans la musique et qui vit encore aujourd'hui passionnément pour la musique, toujours prêt à faire venir en studio une serveuse de café dont il a aimé le chant passé à portée de son oreille, à prendre l’avion pour aller voir chanter son amie Noa à Barcelone ou aller assister dès qu’il le peut au tournage de l’émission hebdomadaire de son ami Manu Katché sur Arte.

Juif d’origine russo-polonaise (à une époque, il s’était fait faire une carte de visite “percu-sionniste”
ce qui ne faisait pas rire tout le monde”, précise-t-il), ses parents écoutaient Django Reinhardt jour et nuit. Gamin, il séchait les cours pour aller traîner dans les Musicoramas d”Europe 1 (“Lucien Morisse était un jeune pote de mes parents”). Parents qui lui offrent, en 1962, des bongos achetés dans une boutique de la rue Saint-Martin qui n’existe plus et dans laquelle il jouera avec... Little Stevie, 13 ans (oui, celui qu’on appelle aujourd’hui Stevie Wonder, venu faire une séance de dédicaces après son Olympia quelques jours auparavant). C’est décidé, il sera batteur. En 1964, après avoir raté deux fois son bac, il part en vacances à Londres, y restera 2 ans, commencera à y gagner sa vie comme musicien, en jouant par exemple dans des soirées privées avec Cat Stevens. [Plus tard, Marc s'excusera presque de faire du namedropping... mais le fait est qu’il a rencontré beaucoup beaucoup de monde...]


De retour à Paris, il évolue dans le “milieu de la zique” (“un petit milieu à l'époque, on devait être douze”), fait la connaissance un soir chez un ami de Jean-Pierre Tricard qui lui parle de la jeune femme avec qui il vit, Violaine. Marc a entendu parler des sœurs Sanson, il connaît même les Roche Martin (“À l'époque, ça avait été un truc vraiment nouveau. Même si ça n’avait pas marché, le milieu de la musique les connaissait.”). Bientôt, il rencontre le couple Sanson-Berger et retrouve Michel Bernholc, qu’il a connu enfant (“un pote de square”). “On l'appelait Bernholo à la suite d'une coquille faite à son nom par la Sacem. C'était un grand musicien.”
C’est chez Bernholc, boulevard Richard Lenoir, qu’il entend une démo de Véronique pour son premier album, Bahia. Choc. “À mes yeux, Véronique a toujours été, dès le départ, une vraie musicienne. Et puis, elle était belle à hurler.”



On peut entendre Love Song ici (Véronique y fait des chœurs).

En 1971-72, elle cherche un secrétaire. Michel Berger lui propose le job (“Regarde Carlos avec Sylvie Vartan”), mais ça ne se fera pas. Plus intéressant, il lui propose la chanson Love Song, écrite au départ pour une chanteuse anglaise dont la voix dans les aigus ne convient pas à Michel. Essai en studio (“C'était un peu haut pour moi”). Satisfaction de Michel. “Pour la face B, Bernholc avait une musique, Véronique a proposé d'en faire le texte.” Ce sera Listen my friend.
Pour la pochette, une photo est prise dans la cour de la boutique de ses parents, grossistes et fabricants, debout à côté de son vélo.



Et ce prénom Marcus ? “Mon pote André m'appelait comme ça et ça faisait rire Michel [Berger]”. Sans promo télé et avec peu de passages radio, le disque ne fait pas une grande carrière (l’artiste avait pourtant été signé pour 7 ans). Mais il marquera les gens du métier (Jean-Louis Foulquier l’appellera à l’occasion de la sortie d'un 2e single – C'est l'enfer, en 1985 – pour l'inviter à Pollen).


Toujours en 1971, Berger décide de monter un “coup” : ayant remarqué un jeune chanteur dans le métro, il le baptise Jeremy Faith et lui fait enregistrer un 45 tours, Jesus, qui obtient vite un succès phénoménal. Il faut dire qu’avec son sens aigu du marketing, il a fait livrer le disque aux radios par des jeunes femmes habillées en hôtesses de l’air, chargées de présenter le disque comme un “numéro 1 en Amérique”. Sur l’album qui suit (au concept gospel), parmi les “voix qui gueulent derrière” (comme il le dit lui-même), on retrouve celle de Marc.


Un des morceaux de cet album, Tomorrow will be the day, mérite toute notre attention : il s’agit d'un duo entre Jeremy Faith et Véronique, signé par elle-même, musique et paroles, sous le pseudonyme L. Lucas (véritable patronyme de sa grand-mère). Pour l’écouter, c'est ici ! (La découverte, récente, de cette rareté revient entièrement à Julie et Manon, animatrices du site www.sansonquebec.com.)
Anecdote de l'époque (il y a prescription) : sur une idée de Michel, Marc demande à son cousin de 14 ans de faire appeler par toute sa classe le standard d'Europe 1 pour faire grimper la côte du disque de Véronique...
Marc se tourne ensuite vers la production. Sur
Vert, vert, vert, on trouve sa première production de jazz, Leo Slabiak, violoniste, sur lequel Michel Berger a craqué.

En février 1973, à quelques jours du mariage, lorsque Michel “retourne à la maison et [qu'il] trouve son mot” (“Je suis descendue chercher des cigarettes.”), Marc fera partie de la petite équipe qui va écumer tout Paris à la recherche de la fiancée disparue. Après la nouvelle de son installation aux États-Unis avec Stephen Stills, il emménagera chez Michel, rue de Prosny, avec Michel Bernholc, pour jouer les gardes du corps et empêcher le pire. Il se souvient aujourd’hui de cet appartement “où tout était blanc, même le piano”, et où seront livrés chaque matin des petits-déjeuners de chez Fauchon, offerts par une chanteuse blonde qui va bientôt séduire Michel...
Rareté hélas introuvable : Marc Kraftchik enregistre à l'époque une version anglaise de Message personnel, dont il a depuis longtemps perdu l’enregistrement...

Il croise Véronique
régulièrement. A même rejoué avec elle à l’Olympia, en février-mars 1989, blague de soir de dernière oblige. “Au moment de présenter ses musiciens ce soir-là, elle écarquille les yeux : j’étais à la batterie, en lieu et place de Manu Katché, et elle m’a présenté dans un éclat de rire, "Ça c'est Kraftchik, une très vieille histoire !" Manu, mon meilleur pote, m'avait demandé de venir et j’avais vu le spectacle au moins 10 fois pour apprendre. Je sors de la loge des musiciens, habillé en djellabah et kéfief, quand un flic en civil m'arrête. On était en pleine “affaire Allah”... Lorsqu'il a compris que ce n’était qu'un déguisement, il m’a dit, très sérieux : "Ça ne me fait pas rire du tout". Le lendemain, on a tous embarqué pour le Printemps de Bourges, où je n’ai pas pu jouer : je m'étais esquinté la main droite.”

Marc derrière Véronique, Michel Bernholc et Bernard de Bosson
aux obsèques de Michel Berger le 6 août 1992
© Bestimage
 
Au milieu des années 1990, Marc produit Patrick Husson, un jardinier qui chante avec une superbe voix de castrat... pour faire pousser ses plantes. Sur le plateau de Studio Gabriel, le jardinier soprano entonne un extrait de l’Ave Maria de Schubert avec Arielle Dombasle. Claude Lelouch téléphone en direct pendant l’émission à Michel Drucker et annonce qu’il l’engage pour son prochain film Hommes femmes, mode d'emploi. Marc Kraftchik y jouera le rôle d’un accordéoniste faisant la manche dans la rue... 15 jours de tournage qui lui valent aujourd’hui d'être répertorié sur tous les sites de cinéma...



Marc Kraftchik, Paris, juillet 2010 © LC

Récemment, retour à l’interprétation avec ce titre mis en ligne par un ami à lui (ici) Water is life, L'eau c'est la vie (hommage à France Gall et Michel Berger), écrit, composé et interprété par Marc Kraftchik, générique de fin du documentaire Harmony (merci pour le clin d'œil ;-) tourné au Niger et produit par Régis Ghezelbash, co-producteur des épatantes Triplettes de Belleville.
 
Marc Kraftchik et le promo de son single sur le label Reprise, Paris, 17 juillet 2021 © LC 

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1. 45 tours que j'avais découvert à l'époque, parmi la pile de disques autour de l'électrophone d'une colonie de vacances.
2. Véronique passait entre un magicien et Guy Mardel, en mars 1972 (contrairement à ce qu'on peut lire dans la page du Parisien de ce jour, voir ci-dessous).
Françoise Hardy était venue l’applaudir un soir en compagnie de Nick Drake.

mardi 27 octobre 2009

Michel Berger, une nouvelle biographie (2009)

[texte écrit à la base en 2009, régulièrement mis à jour] L’Étoile au cœur brisé, nouvelle biographie de Michel Berger, n'est pas un livre léger, même si l'on est bien dans le registre des "biographies de célébrités" (gros caractères et cahier photo au milieu de l'ouvrage). Cela tient bien sûr à l'amoncellement de mauvaises nouvelles, décès, trahisons et abandons auxquels le chanteur a dû faire face tout au long de sa vie.
Saluons d'abord le courage des auteurs (Grégoire Colard, qui fut son attaché de presse ainsi que celui de France Gall pendant 15 ans, et Alain Morel du Parisien) qui ont su éviter la complaisance, la langue de bois et ce, sans jamais sombrer dans la facilité “people” (le récit est soutenu par des interviews réalisées pour le livre ou reprises de publications).
Bien sûr, pour quelqu’un qui dédie un blog à la Véronique Sanson des années 70 ("le nuage rose et gris / de celle qui ne l'a pas suivi"*), cet ouvrage était plutôt attendu. Et on doit toujours faire confiance au temps qui passe : ce qui se chuchotait il y a 30 ans peut aujourd'hui enfin sortir en librairie. Il aura sans doute fallu aux auteurs laisser passer divers anniversaires (les 10 ans, puis les 15 ans suivant la mort de l'artiste, les 30 ans de Starmania) et enfin, galanterie oblige, écrire la biographie de France Gall avant celle de son mari.

Grégoire Colard et Véronique au micro de FG au Banana Café en 1985.

Le début du récit est assez bouleversant ; l’enchaînement jusqu’au départ de Véronique, l’utilisation de dialogues (mis, par exemple, dans la bouche de Colette Sanson qui doit aller trouver Michel et lui expliquer où se trouve Véronique) donnent à penser – nul besoin d’être prophète – qu’un jour cette histoire, infiniment romanesque, fera l’objet d’un film. [update : Et d’ailleurs, depuis quelques années, Julien Tricard, neveu de Véronique, a un projet de film biographique sur la vie de sa tante.]

Le livre apporte son éclairage sur cette relation dans la mesure où Michel, modèle de discrétion, renvoyait toujours aux textes de ses chansons ceux qui souhaitaient en savoir plus. Ici on approche au plus près de ses tourments : on le voit dîner, au bord de l’évanouissement, le soir du mariage de Véronique en 1973,
avec Bernard de Bosson, qui y a assisté le jour même [update 2015 : on a retrouvé des photos de Bernard de Bosson à la party qui a suivi la cérémonie, il n’a donc pas pu dîner avec Michel le soir-même – il l’a sans doute vu le lendemain, ce qui n’est somme toute pas très important…], on l’imagine se glisser incognito, en compagnie de Grégoire Colard, dans la salle du Palais des Sports, en 1978, et d'autres détails encore.

Avec l’ingénieur du son Roger Roche au Studio de la Gaîté
pendant l’enregistrement de l’album “De l’autre côté de mon rêve” en 1972
© Collection Fabien Lecœuvre

Pour autant, le livre n’est jamais manichéen (la méchante Véronique contre la pauvre France Gall, caricature trop souvent donnée par les intervenants sur les forums internet – intervenants à qui on a envie de souhaiter de vivre un jour “l’amour le vrai, vous comprenez le grand amour” – ce qui peut arriver plus d’une fois dans une vie.). On pense aussi que ce sera peut-être un soulagement pour Véronique de voir là, confirmés noir sur blanc par un proche et confident de Michel (Grégoire Colard), ses échanges avec Michel Berger par chansons interposées. Michel Berger ne s’est exprimé – à ma connaissance – qu’une seule fois sur le sujet : dans une interview donnée à Elle, parue le 26 octobre 1981 (voir plus bas).

Dernière en date – même s'il n’est hélas plus question d’échange – l’énigmatique L’homme de farandole (2005) et ses textes à tiroirs dans lesquels Véronique a réussi à glisser deux verbes-titres de chansons écrites par Michel pour France : Voilà l’idole / Sans résister tu voulais faire la guerre à tout ce qu’il aime / Sans te débrancher / De ses idées”. [update janvier 2012 : ceci n’était qu'une interprétation libre : interrogée à propos de cette chanson, Véronique avoue que c’est bien inconsciemment qu’elle a utilisé ces deux verbes.] 

France Gall et Véronique interprétant La groupie du pianiste (Taratata, janvier 1994)

Il reste donc de la place pour un livre moins grand public (ou bien est-ce le rôle d'internet ?) qui décrypterait ses textes, comme cette face B du 45 tours de France Mais, aime la, déjà très sansonien, À votre avis, qui commence ainsi “Je téléphone à une amie / Pour qu’elle se penche sur ma vie / Est-ce que je l’aime / À son avis” et qui semble correspondre à une certaine réalité (une conversation entre France Gall et Véronique**). Il y a bien eu une tentative en 2012 (Michel Berger-Véronique Sanson, L’addiction des contraires, Frédéric Legendre, auto-édité) mais la sortie du livre a été empêchée.

On pourrait aussi travailler sur la genèse des chansons de l’album “Cœur brisé” de Michel pour expliquer la présence non créditée dans les chœurs de la voix de Véronique sur Oublie-moi de sitôt – et peut-être sur d’autres titres (Personne n’écoute) – ainsi que ce très court duo prévu pour l’album puis écarté (Je veux être avec toi), à ce jour toujours inédit. Michel Berger en mai 1983  sur Radio 7 : “Dans la première mouture de mon album, elle chantait des trucs dedans. À un moment je me disais qu'on allait sortir les deux albums dans une espèce de coffret… » À écouter ici.
 
Cet album a été initié alors que Véronique vivait encore avec Michel 44 avenue de New York. Il faut rappeler ici que Véronique n’a pris ce fameux aller simple pour rejoindre Stephen Stills à New York que fin février 1973, et a donc eu le loisir d’écouter les premières chansons composées par Michel pour ce premier album… Le fameux et légendaire épisode de son départ alors qu’elle est attendue en studio pour finaliser son deuxième LP en octobre-novembre 1972 ne correspond qu’à une fugue de quelques jours à Londres avec Stills, pas au départ pour le rejoindre à New York.  
 
Sur une bande de maquettes studio de l’album “Cœur brisé” conservée par Michel Bernholc, on entend la genèse des titres interprétés par Michel, très ému, à côté de Véronique (qui chante, elle, sur deux titres : Personne n’écoute et Je veux être avec toi). La maquette #2 de Pour me comprendre est en ligne ici.
 
Tous les titres du futur album sont déjà là sauf trois. On peut donc déduire qu’ils ont été écrits/finalisés après le départ de Véronique : Si tu t’en vas, Ce que la pop music a fait d’une petite fille et Je t’aime vachement fort. En revanche figure sur cette bande une chanson (sans titre) restée à l’état de maquette et qui commence ainsi : “Et si j’étais Messire le Roi / Que je faisais subir ma loi / À tout le pays / Tu devrais te soumettre / Toi aussi / Et tu devrais te mettre / À ma merci”. À relever également, cette phrase dite par Michel dans une interview à Mademoiselle Âge Tendre (n° 103, juin 1973) : “Dans ce disque, il y a plusieurs chansons qui racontent des événements que j’ai vécus, mais… après que je les ai écrites. » Spectaculaire prémonition…

À moins d’être foncièrement de mauvaise fois, on trouve un peu partout dans l’œuvre de Michel Berger des phrases vraisemblablement écrites pour Véronique, tel ce “Je retourne à la maison et je trouve ton mot”, évocation du légendaire mot laissé par Véronique au moment de son départ précipité pour New York en 1973 (dans L’amour est là) ? [mot d’autant plus légendaire qu’elle n’en a pas laissé : elle lui a dit qu’elle descendait acheter des cigarettes et n’est pas remontée… Alors de quel mot parle-t-il ?] ou ce “Un jour ma fée descendra d’un de ces oiseaux de nuit” (dans Attendre). Ou encore ce “On vous attend de l'autre côté de l’eau” (dans L’amour impossible) – pour n’en citer que trois et sans parler de chansons qui lui sont intégralement dédiées comme Le secret (discrète face B du 45 tours Écoute la musique, 1973).
 
Toujours en mai 1983 sur Radio 7 (“Michel Berger story”), extrait d’interview par la Castafiore, alias Michèle Halberstadt : “On a commencé par sortir l’album de Véronique. J’étais engagé comme producteur et sortir mon album d’abord l’aurait fichu un peu mal… Je produisais déjà celui de ma petite amie !” et plus loin : “On était sur la même longueur d’ondes. On se parlait en chansons. On écrivait ensemble. Pour son premier album, on a passé des heures à travailler la partition de chaque instrument. C’est certainement l’album le plus travaillé de tout ce que j’ai pu produire en studio. On a fait très peu de télés. Par contre, on allait tous les soirs à la Tour Eiffel, c’était sinistre ! Elle chantait Amoureuse devant des Japonais. J’y pense à chaque fois que je passe devant.” Autre extrait, à propos du présent : “On est à un tournant tous les deux. Il faut qu’on fasse quelque chose de différent.” À écouter ici.

Entre messages d’espoir et de découragement (“À quoi sert de chanter tout ça / Encore une fois”, dans La chanson d’adieu, 1975), celui qui répétait “Qui connaît ma vie” dans Attendre, en 1980, parti bien trop tôt, aura emporté avec lui une bonne part de ses mystères.
Laurent Calut



Michel, Alain Souchon, Jacques Higelin, Véronique, Laurent Voulzy et France Gall
au moment
de l'enregistrement de la chanson SOS Ethiopie (mars 1985)


Autographe obtenu après le concert du Théâtre des Champs-Élysées (4 juillet 1980)

Véronique et Michel chez Maxims, mai 1967 (© Studio G. Delorme)

Petite erreur relevée dans cet ouvrage : le concerto de Véronique (page 45) a bien été écrit. Extrait du texte qui accompagne l'intégrale, par Yann Morvan : Elle compose à son tour un concerto pour deux flûtes, deux clarinettes et orchestre, qui restera à l’état de partitions. Incapable, bien sûr, de les transcrire elle-même, et pas toujours familière avec la tessiture des instruments de l’orchestre, elle est épaulée par Hubert Rostaing pour une partie, pour l’autre par Christian Bellest, dont la famille, seule, a conservé jusqu’à aujourd’hui des fragments de cette œuvre fantôme. 


Véronique et Michel chez Julien Clerc, été 1972
(la 2e photo est parue dans Poster Magazine de septembre 1972)

Autre chose : ce qui est annoncé comme le scoop du livre par France-Dimanche n’en est pas un. En 1997, dans Michel Berger, Quelques mots d'amour, Jean-François Brieu et Éric Didi révélaient déjà le nom de “la jeune femme d’origine allemande”, que les proches de Michel continuent à fréquenter… 
[Update octobre 2015 : Fabienne Thibault et Bernard Saint-Paul mentionnent également Béatrice Grimm dans Douce France d’Alain Wodrascka (Éditions Du Moment).
Update 2021-22 : Yves Bigot a retrouvé la trace de Béatrice Grimm, en a dit davantage dans une nouvelle version de son livre
Quelque chose en nous de Michel Berger, parue le 18 mars 2022]  
Update 2022 : Le jour des 30 ans de sa disparition, j'ai mis en ligne une des deux démos de Pour me comprendre sur ce lien


Dans Paris Match du 17 mars 2022



 
 

 B O N U S 

Michel berger Story sur Radio 7 en mai 1983
Extrait à écouter ici


Le Grand Format
Michel Berger d’Évelyne Pagès
(RTL) en ligne ici 



Dossier de presse du 1er LP,
trouvé avec une carte de la main de sa mère :





Intérieur de la pochette du 1er album, Cœur brisé (1973) :
Michel, rue de Prony, avec sa nièce, Marine, à droite. © Jean-Marie Périer

Autocollant (10 x 10 cm) dédicacé
 

En 2006, dans la collection “Artistes de légende”,
le livret du CD de Michel Berger réussit un superbe tour de passe-passe :

faire disparaître la production des deux premiers albums de Véronique
en utilisant néanmoins les termes “WEA-Filipacchi” et “rencontre déterminante”
dans la même phrase et finalement parler de... Françoise Hardy !


© Jean-Marie Périer

 Également, dans le superbe livre de photos de Thierry Boccon-Gibod,
“Michel Berger, Haute fidélité”, présenté sous la forme d'un dialogue avec France Gall,
on trouve la mention de Véronique dans une phrase
alors que son nom de famille n’a pas été utilisé dans les pages précédentes...



TVgraphie (sélection années 60-70 uniquement, hors Starmania)
 
10 novembre 1963 : DiscoramaLa camomille (play-back) vidéo
30 avril 1966 : Jeunesse obligeJim s’est pendu (play-back) + interview (retour de 2 mois aux États-Unis)
13 mai 1973 : Sports en fête Attends-moi (play-back)
27 juillet 1973 : Rond-Point des ChantsAttends-moi (voix direct sur PBO) + interview par Philippe Gosset et Mick Micheyl
1er septembre 1973 : Libre échangeAttends-moi (voix direct sur PBO) + interview
16 septembre 1973 : Sports en fêteÉcoute la musique (play-back)
29 septembre 1973 : Top à Julien ClercÉcoute la musique (play-back)
25 octobre 1973 : Par la grande porteLe secret (direct)
27 octobre 1973 : Samedi-Variétés (RTS)Attends-moi (voix direct sur PBO) vidéo
17 janvier 1974 : Ma rueÉcoute la musique (play-back) vidéo 
??? 1974 : Samedi-Variétés (RTS)Écoute la musique (direct) vidéo / La craie dans l’encrier (avec Catherine Lara) vidéo
9 mai 1974 : DominoÀ moitié, à demi, pas du tout (direct) vidéo
18 mai 1974 : MiditrenteÀ moitié, à demi, pas du tout (play-back)
22 septembre 1974 : Sports en fêteMon fils rira du rock’n’roll (play-back avec France Gall sur le piano) vidéo
29 décembre 1974 : Sports en fêteL’amour est là (play-back)
3 juin 1975 : Midi Première[à vérifier]
29 juin 1975 : Les rendez-vous du dimancheSeras-tu là (play-back) vidéo
25 juillet 1975 : Midi Première (en direct de Cusset, Allier) [à vérifier]
9 août 1975 : Samedi est à vousSeras-tu là 
12 novembre 1975 : Point chaud – interview (à propos des Beatles)
8 janvier 1976 : Midi premièreQuand un vicomte (direct avec Mireille) / L’amour existe encore (play-back)
17 janvier 1976 : Samedi est à vousL’amour existe encore (play-back)
25 janvier 1976 : Les rendez-vous du dimanche (Avoriaz)L’amour existe encore (play-back)
20 février 1976 : Midi premièreQue l’amour est bizarre (play-back)
4 mars 1976 : Aujourd’hui madame – interview (à propos de Mireille)
22 mai 1976 : Numéro Un Émilie ou la petite sirène 76 
20 juin 1976 : Les rendez-vous du dimancheÇa balance pas mal à Paris (play-back avec France Gall)
10 juillet 1976 : Dix de der – Interview par Philippe Bouvard avec France Gall
11 juillet 1976 : Ring paradeÇa balance pas mal à Paris (playback avec France Gall)
18 juillet 1976 : Midi ringÇa balance pas mal à Paris (play-back avec France Gall)
??? 1976 : ??? (RTS)Seras-tu là (play-back) vidéo / Ça balance pas mal à Paris (play-back avec France Gall) vidéo 
25 septembre 1976 : Numéro Un Michel SardouÇa balance pas mal à Paris (play-back avec France Gall)
10 novembre 1976 : Un sur cinqMon piano danse vidéo / Les mots simples vidéo / Message personnel vidéo / Mon bébé blond + interview
14 novembre 1976 : Les rendez-vous du dimancheMon bébé blond (play-back)
1er décembre 1976 : Les visiteurs du mercredi – Interview + Rendez-vous sur la Cienega / Les mots simples (playback) 
19 février 1977 : Hebdo chansons hebdo musique Mon piano danse (présenté par Patrick Grainville) (play-back) 
8 octobre 1977 : Journal de 20 h A2 – Reportage sur France Gall à New York (on y aperçoit Michel)
25 octobre 1977 : Pile et faceSuis ta musique où elle va (direct avec orchestre)
4 janvier 1978 : Point chaud – Interview (à propos de l’année 1962, “Les grandes années du rock”)
8 février 1978 : Point chaud – Interview (à propos de l’année 1964, des Beatles)
11 mars 1978 : Numéro Un France GallL’amour est là (play-back) / Le monologue d’Émilie (au piano, accompagné au violon par Ivry Gitlis)
12 novembre 1978 : TF1 TF1 – Interview (à propos de composition) + extrait Les uns contre les autres au piano  
18 novembre 1978 : Numéro Un Michel BergerMon piano danse / Medley avec Serge Gainsbourg / Mon fils rira du rock’n roll / duos au piano avec Gilbert Bécaud / La groupie du pianiste
25 janvier 1979 : Le grand échiquierMessage personnel (avec Mireille et Françoise Hardy) 
31 décembre 1979 : La rue du Cherche-Minuit (RTS)C’est pour quelqu’un (direct piano-voix) vidéo et Besoin d'amour, La déclaration, Attends-moi et Message personnel (direct piano-voix) vidéo



 
Quelques articles de presse rares

Dans Spécial Pop en octobre 1967, ces dernières phrases :
"Il n'a pourtant jamais réussi à s'imposer tout à fait. Il n'a encore que 20 ans"




Salut les copains n° 75, novembre 1968


Salut les copains, septembre 1971



Extra n° 11, octobre 1971

 
Pop Music Hebdo n° 83, 18 novembre 1971




Une chronique rare : celle de Puzzle
dans Lui n° 96, janvier 1972




Salut les copains n° 139, mars 1974


Mademoiselle Âge Tendre en mai 1975,Michel est nommé meilleur auteur-compositeur :  


Playboy en avril 1981 :
Michel y évoque le "tournant américain" de Véronique, "plus violent"

 




Elle n° 1868, 26 octobre 1981 :
une interview très honnête, sans doute la seule dans laquelle Michel avoue s’être adressé à Véronique “dans ses chansons d’amour”

 

Le 12 mai 1990, à Champs-Élysées, Michel Drucker interroge Michel sur France Gall et il est visiblement mal à l’aise. Il déglutit, se mord la lèvre inférieure et dit cette phrase que personne ne relève : “On a vécu ensemble quand même pas mal d’années” (au lieu de “On vit ensemble depuis pas mal d’années”)…
La vidéo est ici
 
 
 
Dans Elle en 1986 



À propos de la diffusion, le 16 septembre 2011 sur France 2
de Un jour, un destin consacré à Michel Berger,
la courageuse Sandrine Cohen a publié la chronique suivante.

Ç
a balance pas mal... à L'Illustré !




De la même Sandrine Cohen, ce texte paru dans Le Nouveau Quotidien du 4 août 1992, avec en bonus une interview à chaud de Véronique :
 Au téléphone, elle est effondrée. Elle sanglote, articule quelques mots qui lui viennent : « C’est Michel qui m’a mise là où je suis maintenant. C’est lui qui m’a fait travailler comme une malade, pour être prête à sortir un premier album. On a connu aussi la douleur, le chagrin, quand nos vies se sont séparées. Et je sais que, depuis, Michel me dédiait toujours une chanson dans ses albums. Au début, ça m’agaçait… et puis, petit à petit, j’ai eu envie de le revoir, de retravailler avec lui. Je lui ai demandé de produire mon avant-dernier album « Allah », j’ai découvert à quel point le lien qui nous avait uni était inaltérable. Je sais aussi qu’à ses débuts, il était très malheureux parce que non seulement le public le refusait, mais en plus on lui reprochait de m’imiter. Ça le rendait malade. Mais personne n’a imité personne. On était juste deux fous de musique qui avons travaillé des années et des années ensemble. »

[ajout du 28 novembre 2019]

Lorsque France 2 a récemment posté sur Facebook la vidéo de Véronique chantant Quelques mots d’amour à Taratata, on a vu avec horreur ressortir de leur tanière les intégristes du couple Michel Berger-France Gall version image d’Épinal. La grande majorité des fans du couple est heureusement tolérante et bienveillante, mais il reste quelques hargneux et ils savent souiller les réseaux sociaux… On dirait des électeurs de Donald Trump : on pourra leur mettre sous le nez toutes les preuves du monde leur donnant tort, leur opinion semble gravée dans le marbre des tombes de leurs idoles.
Je suis alors entré en contact avec une femme que tout cela énerve prodigieusement. Quelqu’un qui a rencontré Michel Berger pour de vrai, quelqu’un qui souffre de voir l’homme sincère et incompris transformé en idole pour décérébrés. Elle a songé à témoigner, à écrire son histoire, à raconter leur amitié. Et puis, elle a douté. Les années ont passé… Michel est mort il y a 27 ans, il aurait 72 aujourd’hui.
À l’occasion de cet anniversaire, je lui ai proposé de s’exprimer pour ce blog :

Samedi 1er août 1992. Le téléphone sonne, c’est Michel, énervé d’abord : il en a assez de ces vacances qui n’en finissent pas, assez de se reposer et de tourner en rond, de ne rien faire, de ne même pas pouvoir jouer du piano (ce dernier lui ayant été confisqué, remisé et enfermé à clé). Ensuite sa voix s’adoucit : il dit qu’il a pris contact avec ses avocats, a enfin décidé d’entamer une procédure de divorce. Le rendez-vous est pris pour après-demain, lundi. Si sa voix est un peu lasse, rien ne laisse présager qu’il va mourir demain…

Vous vous demandez sans doute pourquoi une citoyenne belge lambda reçoit un appel téléphonique de Michel Berger, génie de la chanson française... ? Je vais vous raconter ce qui fut ma plus belle rencontre et qui a abouti à une solide amitié.

Septembre 1988. Avocate de profession, je dîne avec des confrères dans un restaurant des Champs-Élysées. Je m’y ennuie prodigieusement : les blagues graveleuses en « dessous de la ceinture », j’en ai ma dose. Je prends poliment congé et, en sortant, quelqu’un que je n’avais pas vu me dit : “Pénible, la conversation”. Énervée, je me retourne brusquement et aperçois des yeux narquois et un sourire en coin. C’est Michel Berger. Il était attablé dans un coin discret derrière nous. Peut-être avait-il dîné avec des amis et était-il resté un moment seul. Je balbutie un faible “oui”.
Nous faisons quelques pas ensemble, parlons, allons prendre un verre dans un endroit tranquille et, arrivés devant mon hôtel, il me demande si je peux lui communiquer mon numéro de téléphone.
Le lendemain je rentre à Bruxelles. Prise par mon travail, j’ai remisé cette rencontre dans un coin de ma mémoire quand mon téléphone sonne : “Bonjour, c'est Michel, alors toujours aussi pénibles les dîners ? À propos, je peux être à Bruxelles ce week-end. On pourrait se voir ?”.

Ainsi, lentement (je suis très sauvage et très timide), nous nous sommes “apprivoisés”, et une belle amitié est née. Nous avons pris l’habitude de nous voir lorsque nos agendas le permettaient, et avons sillonné ce “plat pays qui est le mien”. Bruxelles et sa Grand-place, la rue des Bouchers. Le musée Jacques Brel et celui de l'Art africain (à l’époque Michel travaillait avec Jacques Kerchace). Anvers et ses différents musées. Les Ardennes et leurs promenades au grand-air qu’il affectionnait tout particulièrement, loin de tout et de tous.
La mer ensuite, Ostende et sa jetée (qui n’existe plus aujourd'hui) où nous nous croyions en pleine mer. Knokke, le Zwin. Puis les Pays-Bas et l’Allemagne. Et enfin, son studio B dont il était si fier.

La “sauvage” que je suis a eu le privilège de rencontrer un homme gentil, à l’écoute, curieux de tout, pudique et d’un humour décapant. Le “sauvage” qu’il était a commencé, au fil des années, à me faire part de ses révoltes, de ses tristesses, de ses doutes, de ses craintes et de son désir de continuer sa vie (car on ne refait pas sa vie, on la continue) avec une nouvelle compagne rencontrée en 1991. Il voulait s’installer à Santa Monica, réaliser des films dont il composerait les musiques, former un groupe mais ne plus chanter.
Son album solo
Ça ne tient pas debout devait être le dernier. Il estimait qu’avec cet album il avait tout donné et tout expliqué, lui qui disait souvent : “Je suis ce que j'écris”. Il visait d'autres buts.

En 1992, lorsqu’il me fait visiter le Studio B, il m’explique qu’il réalise encore un album avec son épouse, et puis vendra tout. Le Michel que je retrouve à cette époque a quelque peu changé. Il dit qu’il est à bout, stressé par cet album qui n’est jamais assez original aux yeux de son épouse, qu’elle n’arrête pas de le critiquer, lui faisant des scènes pas possibles devant les musiciens – ce qu’il me montrera plus tard sur des enregistrement vidéo. Heureusement, il repart aux États-Unis pour vivre un peu dans le calme auprès de sa compagne…

Lorsqu’il me fait écouter
Double Jeu, je suis sidérée. Je lui dis que je n’aime pas (je ne sais pas mentir). On n’entend pas assez sa voix, noyée par des percussions. Je suis triste pour lui car je sais le mal qu’il s’est donné pour réaliser cet album.

Michel était un visionnaire et il savait que son divorce ne serait pas facile à accepter par certains fans (bien que sa vie privée ne regarde personne). Cela le rendait anxieux, le stressait et je me rends compte qu’il avait raison. Je comprends pourquoi il protégeait son nouvel amour et n’ose imaginer les réactions sur les réseaux sociaux vis-à-vis de cette personne s’il avait finalement pu divorcer pour vivre publiquement avec elle…
Michel était libre de ses faits et gestes. Il allait divorcer, n’aurait été ni le premier ni le dernier. Non, il n’allait pas “abandonner ses enfants” (comme je l’ai lu). Simplement il ne “roulait plus en tandem” avec son épouse.

Je tiens à rétablir la vérité en mémoire d’un homme qui m’a beaucoup apporté dans la vie, même si ce ne fut que durant 4 ans.

Michel, si j’étais une bulle d’oxygène pour toi, tu l’as été pour moi et je tiens à te rendre justice. Je te souhaite un bon anniversaire tout là haut.

Birdy



> Chronique écrite après la mort de France Gall
 
 


 
* C'est drôle, en voulant vérifier ces lignes tirées de C'est pour quelqu'un, je les trouve ainsi sur http://fr.lyrics-copy.com : “Comme s'il dédiait sa vie / Aux nuages roses et gris / Il sait qui ne l'a pas suivi /Qui n'est pas ici” !

** « J'étais amie avec Véronique bien avant de rencontrer Michel. Dans À votre avis, quand je chante “Je téléphone à une amie pour qu'elle se penche sur ma vie”, c'est de Véro qu'il s'agit. En réalité, c'est elle qui m'a appelée de New York, une nuit, à 4 heures du matin. Je lui ai confié : “Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de Michel.” Il y a alors eu un blanc d'une minute, puis elle m'a répondu : “Je ne sais pas comment on fait pour ne pas tomber amoureuse de Michel”, et elle a raccroché. » (France Gall, en 2004)